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FRUITS : LA CULTURE MODERNE
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CRITERES COMMERCIAUX
les pommes vendues dans le commerce ne correspondent qu'à des critères de resistance utiles aux arboriculteurs aux grandes surfaces et aux distributeurs. Une pomme, pour être cultivée et vendue doit résister au transport, au stockage aux maladies et au temps. Malgré tout cela, elles subissent encore des traitements chimiques très importants et très néfastes pour la santé.
Pourtant, rien n'empêche les producteurs de s'orienter vers une culture fruitière naturelle, variée et orientée
vers ce que nous avons perdu : le goût et la diversité.
Le résultat négatif : dans le monde dit civilisé, on ne cultive plus que cinq ou six variétés et toujours les mêmes.
Exigeons un changement, quitte à payer plus cher le kilo, nous économiserons en santé et retrouverons le plaisir.
DIVERSITE GENETIQUE
Il existe plus de 11000 variétés de pommes dont vous trouverez la liste sur ce site. La pomme est impressionnante quant aux critères selon lesquels elle peut se décliner : toute petite (10 grammes) ou énorme (jusqu'à 1 kg), allongée ou aplatie; pentagonale, ronde ou même en forme d'étoile, elle a surtout un éventail de goût très varié et emprunte celui de tous les fruits de la création : une pomme peut avoir la saveur d'une framboise, d'une fraise, d'une banane, de la rose, de la violette, du coing, de l'ananas, de l'orange, du citron ou encore des gouts plus particuliers, spéciaux et indéfinissables.
Mais le caractère le plus important de la pomme est d'être de toutes les saisons et l'on peut dire que chaque mois de l'année et même chaque jour de chaque mois a sa variété de pomme qui arrive à pleine maturité.
Une pomme chaque matin chasse le médecin dit le vieux dicton
mais une pomme différente chaque matin c'est encore mieux !
Les acheter
Les variétés proposées ont été choisies parmi les plus remarquables répertoriées dans le monde entier et ont toutes une certaine notoriété. Elles ont fait leur preuve et valent bien les variétes du commerce et les surpassent même la plupart du temps.
un calville blanc d'hiver a Sept fois plus de Vitamines C qu'une golden delicious; une reinette du Mans ou une belle de Mleiv a plus de parfum qu'une Granny smith; une belle des buits ne fleurira qu'après les gelées tardives et vous comblera quoiqu'il arrive.
Peu de pépinieristes et jardineries pourtant ne diffusent la diversité et il est dommage de constater qu'elle ne se trouve plus que dans les musées et les vergers des vrais passionnés.
Pourtant, il ne suffirait que d'un peu de publicité avec de belles photos sur un beau catalogue et vantant les mérites.
vous en trouverez quelques uns sur ce site dans mon répertoire d'adresses, mais pour la plupart de ces pommes, il vous faudra les greffer vous mêmes ou les faire greffer par un spécialiste. Les greffons seront obtenus en contactant des associations d'amateurs comme l'association des croqueurs de pommes par exemple.
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CRISE DES FRUITS :
POURQUOI ON EN EST ARRIVÉ LÀ
On comprend mieux la situation actuelle en lisant cet article de Louis Chasset (ci-dessus) extrait du numéro de décembre 1949 de la revue de la société pomologique de France (association qui regroupait les professionnels de la production des fruits et les pépiniéristes et Louis Chasset, son "secrétaire perpétuel")
Aujourd'hui les producteurs de fruits
sont en crise.
Lorsque tout va mal, il faut bien
trouver un bouc émissaire ; soit c'est l'état qui perçoit
des charges et taxes trop élevées, ou comme aujourd'hui les
grandes surfaces qui tirent les prix vers le bas.
Pourtant le problème n'est
pas nouveau, nous sommes dans une économie de marché et l'offre
est tributaire de la demande.
Si les fruits se vendent peu cher,
c'est qu'il y a surproduction et le problème est le même
depuis plus de vingt ans. N'en avons-nous pas déjà vu des
fruits déversés sur les routes ?
Pourquoi la situation est-elle
toujours ainsi aujourd'hui ?
HISTORIQUE :
S'il l'on relit les revues de la
société pomologique de France (association qui regroupait
par le passé les professionnels de la production des fruits et les
pépiniéristes)
et notament
le numéro de décembre 1949 ci-dessus reproduit,
on s'aperçoit que les producteurs
de fruits dans les années 1930 à 1940 produisaient et vendaient
toutes les variétés possibles, imaginables et notamment toutes
les variétés locales adaptées au terroir et au climat
de la région de production.
Les producteurs de fruits déploraient
alors cette situation car cette disparité selon les réflexions
de l'époque étaient contraires à une bonne productivité.
Au fil du temps, on a donc cherché
à ne produire que quelques variétés pour finalement
ne plus vendre, pour les pommes par exemple, que des granny et autres Golden
delicious que l'on arrache aujourd'hui pour planter des variétés
dont le nom sonne " à l'américaine" et sur lesquelles on
paye même des droits à un "obtenteur" de la variété
:
PINK LADY (australie) - MELROSE
(USA) - BRAEBURN (N-Zélande) - FUJI (Japon) etc..
On a aussi cherché
à cultiver d'avantage sur des plus petits arbres mais produisant
d'avantage en les arrosant trente fois dans l'année de pesticides
pour lutter contre maladies et ravageurs.
Aujourd'hui le résultat
est là, il y a bien plus de fruits produits que n'en consomme le
client et les prix s'effondrent sur le marché.
Aujourd'hui, la situation est pourtant
claire : le consommateur recherche un produit saint et de qualité;
Conclusion :
Alors pourquoi ne pas revenir tout
bêtement en arrière ?
Pourquoi ne pas délaisser
l'uniformité,les logiques de productivité et planter des
arbres fruitiers de variétés locales qui ont fait leurs preuves
et qui sont souvent très résistantes aux maladies et très
fertiles lorsqu'elles sont cultivées dans le terroir qui les a vues
naître. De surcroit, le goût, longtemps oublié devrait
faire un retour en force et présenter sa grande diversité
que le consommateur ignore.
Pourquoi ne pas ainsi vendre des
fruits sous une appellation d'origine contrôlée à l'image
de la Mirabelle de Nancy ou de la noix de Grenoble par exemple ? La France
est très fière de ses vins et de ses fromages et ils doivent
bien leur réputation par leur qualité, leur diversité
et leur originalité régionale. Alors pourquoi ne pas étendre
ce principe aux pommes, poires, pêches, prunes etc.
Quant aux produits chimiques pourquoi
ne pas se contenter de trois ou quatre traitements dans une année
à l'aide de produits naturels et qui ne seraient qu'à moitié
efficaces pour les fruits mais bien suffisants pour l'arbre ? . Pourquoi
ne pas utiliser les chômeurs pour le désherbage, l'entretien
et le tri des fruits ? .
Certes, cette méthode serait
plus onéreuse mais le consommateur n'est-il pas prêt aujourd'hui
à payer le prix de sa santé ?
Cette solution permettrait sûrement
de récolter une bonne quantité de fruits qui, une fois trié
seraient destinés à la consommation de table pour les
plus gros calibres bien présentables ; les autres pourraient être
utilisés en compotes, jus, yaourts ou confitures ; quant aux fruits
les moins beaux, ne pourrait-on pas les destiner à la consommation
animale ?
Un cochon ou un cheval est très
friand de fruits, il lui importe peu qu'ils soient tachés ou véreux
et pourtant ça le change des farines animales qui le rendent fou.
Au début siècle,
on disait souvent d'une variété de pommes ou de poires de
qualité inférieure que c'était un fruit "à
cochon" mais on ne disait pas la même chose de la viande qu'il procurait.
ALAIN ROUÈCHE.
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